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Y-a-t-il encore un zoo au Muséum ?
lundi 25 février 2013
Jeudi 21 février s’est tenue une réunion décisive du Conseil d’administration du Muséum pour l’avenir du Parc zoologique. À l’ordre du jour figurait un projet de délibération autorisant la Direction générale du Muséum à organiser la sous-traitance de la quasi-totalité des fonctions accomplies au Parc zoologique - accueil, billetterie, médiation, restauration, boutiques, sécurité -, c’est-à-dire à confier ces missions à tout le monde sauf à des agents du Muséum !
Un grand flou sciemment organisé
Les élus du Syndicat autonome du Muséum ont tenu à rappeler que le Parc zoologique est une composante du Muséum et pas seulement au seul sens comptable du terme.
Le Parc zoologique est une composante du Muséum parce qu’il participe activement à l’accomplissement des missions confiées au Muséum par la Nation en matière de recherche, de conservation et d’enrichissement des collections, d’enseignement, d’expertise, de diffusion des connaissances et d’action éducative à l’intention de tous les publics. C’est pour ces raisons que sa réouverture dans le cadre légitime du Muséum, c’est-à-dire au titre du Service public et non dans la seule perspective financière, est prioritaire.
Les documents exclusivement financiers fournis par la Direction générale du Muséum aux membres du Conseil d’administration, ne permettaient pas d’exprimer un avis parfaitement éclairé sur ces points. Certaines informations étaient parcellaires, voire contradictoires. Pour l’accueil, la billetterie, la médiation, la sécurité elles étaient défaillantes. Par ailleurs, aucun scénario de fonctionnement du Parc zoologique n’était explicitement présenté et aucune garantie n’était apportée sur les modalités de mise en œuvre des délégations de service public ni sur leur contrôle futur par les instances du Muséum.
Un mandat en blanc offert à la Direction du Muséum
Les élus du Syndicat autonome ont dénoncé une délibération revenant à donner un blanc-seing à la Direction générale pour externaliser l’ensemble des activités autres que celles relevant des soins aux animaux et de l’entretien des espaces verts. Un tel mandat en blanc n’était pas acceptable et apparaissait même contre-productif au moment où la mobilisation de toutes les énergies est indispensable pour assurer la réussite de la réouverture du Parc zoologique.
Plutôt que d’ouvrir le débat, le choix a été de fermer toute discussion. Les représentants des ministères de l’Enseignement supérieur et de la recherche et du Budget, aidés de quelques personnalités extérieures, sont venus au secours d’une délibération fermement contestée, sur la forme et sur le fond. La représentante de la Ville de Paris a quant à elle préféré le mutisme puis un départ discret lui permettant un vote par procuration. Pourtant, l’avis de cette élue de Paris sur le principe des délégations de service public aurait été sans doute fort intéressant.
Malgré tout cela, le résultat de ce vote est bien loin d’exprimer un plébiscite pour un projet et une méthode : 11 voix pour, 10 contre - dont les voix des élus du Syndicat autonome - et 1 abstention.
Les gouvernements changent, mais la politique menée reste la même : le refus de dialogue sur le fond des dossiers, une perspective de démantèlement du Muséum.
Menaces graves et concordantes sur le reste du Muséum
Ceux qui ont agi de concert le 21 février ont visiblement déjà condamné le Musée de l’Homme à la sous-traitance.
Combien de mois leur faudra-t-il pour nous « inviter » à déléguer à des prestataires extérieurs l’accueil, la billetterie, la médiation, les boutiques, la totalité de la sécurité, la rénovation et les services informatiques du site du Jardin des Plantes ?
Combien de mois leur faudra-t-il pour nous expliquer que l’installation de Paris 3 sur l’îlot Poliveau est décidément une chance à saisir pour le Muséum ?