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Pour faire passer le projet de COMUE le président du Muséum refuse de modifier l’ordre du jour du CA

mercredi 2 juillet 2014

Seconde lettre ouverte des élus SupAutonome au président du Muséum

Monsieur Gilles Bœuf
Président du Muséum national d’histoire naturelle

Monsieur le Président,

Par lettre ouverte en date du 27 juin les élus SupAutonome au conseil d’administration du Muséum vous ont sollicité afin que vous retiriez de l’ordre du jour du conseil du 3 juillet le point délibératif sur l’adhésion du Muséum à la COMUE Sorbonne Universités.

C’est par un message laconique transmis par votre secrétariat le 30 juin que vous nous avez répondu. Eu égard à l’importance de la décision qui sera prise le 3 juillet, nous sommes certains que vous ne nous en voudrez pas de le rendre public :

« Il m’est impossible de retirer de l’ordre du jour du prochain conseil d’administration du 03/07/14, le point relatif à la COMUE, en raison des engagements vis à vis de tous les partenaires impliqués. »

Soyons francs, votre message nous a tout d’abord laissés sans voix. Mais que diable le président du Muséum veut-il nous dire là ? Une telle décision ne peut tout de même pas se fonder juste sur un aveu d’impuissance...

Quoi qu’il en soit, vous avez choisi de refuser de reporter le vote sur l’adhésion du Muséum à la COMUE. Nous le regrettons car nous étions en droit d’attendre une attitude différente de la part d’un président qui, lors du Conseil d’administration du 21 février 2013, s’était lui-même qualifié de « président intérimaire » dans le cadre « d’une situation transitoire ». Alors que vous indiquiez vous-même être dans une situation de simple gestion des affaires courantes, que la publication des nouveaux statuts sous quelques jours va rendre encore plus précaire, vous prenez une décision décisive qui engage l’établissement pour des années.

Par ailleurs, la forme de votre réponse, votre absence d’argumentation sur la COMUE ne peuvent que décevoir, et au premier chef le personnel du Muséum qui aurait été assurément attentif à votre parole.

Enfin, les termes employés suscitent quelques interrogations inquiètes : quels sont ces fameux « engagements », pris par on ne sait qui dans on ne sait quel cadre, qui seraient tels que le Muséum n’aurait plus son mot à dire ? L’affaire serait-elle donc bouclée d’avance ? Ces fameux « partenaires » auraient-ils déjà, c’est-à-dire avant même la création de la COMUE, plus de poids sur les choix et le destin du Muséum que son équipe dirigeante actuelle elle-même ?

Et le Muséum dans tout cela ?

En définitive, nous avons de grandes craintes que votre réponse porte la démonstration du futur fonctionnement de la COMUE : c’est dans la tranquille banalité des rapports entre administrations que des décisions irrévocables seront prises et non au sein des instances démocratiques de chaque établissement membre. C’est par le biais de ces accommodements quotidiens que les transferts de compétences, les mutualisations de services et de personnels vont s’opérer sous couvert de respect d’« engagements » au profit des « partenaires ». Chaque établissement perdra son périmètre d’autorité, voire son identité lorsqu’il s’agit d’une institution aux missions aussi variées comme dans le cas du Muséum.

Votre refus de modifier l’ordre du jour nous contraint à ne pas pouvoir participer à cette séance du conseil du 3 juillet 2014.

Nous le regrettons car l’ensemble du personnel du Muséum, sait que nous n’avons jamais été partisans de la politique de la chaise vide et qu’au contraire nous avons toujours prôné le débat et l’avons activement soutenu, en particulier au sein de ce conseil.

Les circonstances et la gravité du sujet ne nous laissent, cette fois, pas d’autre choix qu’un geste symbolique et public pour marquer notre profonde désapprobation.

Notre sens des responsabilités à l’égard du Muséum et de son personnel, qui nous a accordé sa confiance pour le représenter dans les instances, nous interdit de cautionner par notre présence une délibération qui va bouleverser l’établissement et l’accomplissement de ses missions, alors même que tous ceux qui au Muséum auront été les artisans de cette décision ne seront plus en responsabilité (équipe dirigeante, membres des instances) dans quelques semaines.

Nous vous prions de croire, Monsieur le Président, à notre profond regret et à notre entier dévouement au service du Muséum et de ses personnels.