L’artifice de l’évaluation

Depuis quelques semaines, le Muséum s’est lancé, avec un zèle qui lui est coutumier pour les questions les plus accessoires, dans un vaste mouvement d’évaluation de ses agents.

D’autres organisations que le Syndicat autonome ont demandé au personnel de boycotter cette procédure.

Le Syndicat autonome du Muséum tient à faire part de sa position sur ce sujet.

Cette « évaluation » ne sert à rien et ne servira à rien. Sa seule légitimité reposerait sur une espèce de contrat d’objectif engageant à la fois l’agent et son administration de tutelle, en l’espèce le Muséum. Or, quelle que soit l’éventuelle ardeur allant au-delà de celle dont l’agent fait déjà preuve dans l’accomplissement de ses missions, celle-ci n’aura strictement aucune conséquence positive pour lui. Contraint par les règles du statut général des fonctionnaires, le Muséum sera incapable d’assumer sa part de contrat : aucune augmentation de traitement, aucun changement de corps ou de grade envisageable (cette promotion demeurant, de fait, soumise à la règle implicite de l’ancienneté au détriment de la règle explicite du mérite) et, surtout, aucune possibilité de bâtir une carrière digne de ce nom !

En définitive, consacrer 5 minutes à une discussion avec son chef de service pour lui parler de ses conditions de travail n’est jamais une perte de temps (ne serait-ce que pour évoquer ensemble la température du café à la sortie de la cafetière). Mais il convient de ne se faire aucune illusion ! Chacun doit être conscient que, malgré la bonne volonté de son interlocuteur, celui-ci ne pourra rien faire tant en ce qui concerne le déroulement de la « carrière » que les moyens qui font si cruellement défaut dans l’accomplissement de notre mission de « service public ».

10 janvier 2005