Budget 2015 du Muséum : un "nouveau modèle économique" inacceptable

Vendredi 12 décembre 2014 s’est tenu le dernier conseil d’administration de la mandature 2010-2014. Il s’agissait également du dernier conseil avant mise en place des nouvelles instances, aussi peu paritaires que les anciennes, définies par les nouveaux statuts.
Que retenir de cette séance dont le point principal était la discussion du budget 2015 ?

Un président du Muséum défaillant

Un fait qui aurait pu être majeur mais qui n’a surpris personne : l’absence de l’actuel président du Muséum (qui, si l’on en croit le PV avait déjà été très silencieux lors de la séance précédente sur l’adhésion du Muséum à la COMUE), parti sauver la biodiversité à l’autre bout de la planète nous a-t-on dit. Le représentant de la Direction de la recherche au MESR a donc présidé la séance.

Une absence de tout bilan de mandature

Il a pu être aussi noté l’absence de tout bilan de mandature de la part du président (oups ! c’est vrai qu’il n’était pas là) et du directeur général - dont le mandat a pris fin le 17 décembre 2014 - sur 4 années pourtant bien fournies en événements en tous genres.

Une surprise : la caution morale du président du Muséum à une revue hostile aux parcs zoologiques

Des inquiétudes sur l’offensive menée actuellement contre la ménagerie et le PZP dans certains milieux qui se posent en défenseurs exclusifs de la cause animale. À cet égard, les élus SupAutonome se sont étonnés que les titres et nom du président du Muséum se retrouvent associés dans cette revue contenant des discours violemment opposés aux zoos du Muséum (le président du Muséum est membre du comité d’honneur de la fondation qui publie l’article en question, voir p. 2 et 28 : http://www.fondation-droit-animal.org/documents/revue82.pdf).

Un budget 2015 difficilement tenable : les élus SupAutonome votent contre

Un moment de bravoure avec la pantomime budgétaire : une commission budgétaire du CA qui n’avait pas eu les bons documents, un conseil qui découvre en séance que les documents reçus précédemment ne sont plus les bons, des ministères de tutelle qui modifient sans cesse le montant de la dotation au Muséum, etc. etc. Et malgré tout cela une direction qui est capable en deux ou trois jeux d’écriture de sortir un budget parfaitement au cordeau quels que soient les revirements des tutelles : augmentation des recettes par-ci, prévision de hausse de fréquentation par-là, sans compter un montant de mécénat escompté tout à fait improbable. Le budget 2015 s’avère donc très inquiétant car problématique.

Un budget 2015 construit dans une perspective dommageable pour le Muséum : les élus SupAutonome votent contre

Qu’est-ce qu’un bon budget du Muséum ? Si l’on se fie au directeur général, c’est un budget fondé sur un "nouveau modèle économique", un budget qui affiche encore une fois des ressources propres très nettement supérieures aux subventions étatiques. Bref, c’est un budget qui transforme, de fait, le Muséum en Établissement public à caractère industriel et commercial (ce terme d’EPIC ayant d’ailleurs été évoqué par le président de séance). Tout cela sous le regard bienveillant de tutelles qui ne voient qu’à court terme les économies virtuelles qu’elles pourront faire sur les dotations.

Mais quelle est la valeur de ce budget 2015 ? La question mérite d’être posée quand un exercice budgétaire repose sur autant d’aléas : la météo (paramètre important pour la fréquentation de sites comme le PZP ou la ménagerie par exemple), le succès ou non des expositions temporaires et de la réouverture du Musée de l’Homme (auquel un objectif d’autofinancement est fixé), la crise économique qui va contraindre les ministères à diminuer en cours d’année leurs dotations aux établissements, les budgets des familles en baisse, etc.

Considérant que ce budget 2015 :
– sera difficilement tenable
– qu’il fait peser de grands risques sur l’activité et les composantes du Muséum
– qu’il se veut porteur d’un "nouveau modèle économique" fondé sur le seul objectif de rentabilité financière et commerciale
Les élus SupAutonome ont donc voté contre ce projet de budget adopté à la majorité moins 3 voix, celles des élus SupAutonome, et 3 abstentions.