Externalisation des collections du Muséum : le Président partira-t-il avec les collections ?

Avant de quitter le Muséum pour de nouveaux horizons, le Président du Muséum souhaite faire partir une partie (non encore chiffrée) des collections du Muséum vers la ville de Dijon, qui aurait été retenue pour accueillir cette externalisation, ce que nous apprend Le Parisien du 17 avril 2023. Nous sommes évidemment tous consternés d’apprendre une telle nouvelle par voie de presse.

Tactique du chiffon rouge et désinformation

Cette externalisation nous a été justifiée par la dangerosité des collections en alcool, qui ne pourraient plus être conservées en pleine ville comme c’est le cas actuellement sur le site du Jardin des Plantes. Là où cela devient étonnant, c’est que le Président aurait donc décidé de retenir comme site du futur entrepôt, un espace proposé par la communauté de communes de Dijon Métropole situé en plein centre-ville, à proximité du Muséum de la ville. Aurait-on trouvé à Dijon la solution technique qui garantit la sécurité incendie de ces collections et que le Muséum se refuse à mettre en œuvre pour ses propres installations parisiennes ?

Le Parisien nous glisse aussi que le « Conseil d’Administration [du Muséum] vient d’opter pour Dijon ». Pourtant, le CA extraordinaire qui avait été annoncé pour le 13 avril n’a pas eu lieu, ce dont nous nous en réjouissons.

Après moi le déluge ! Un air déjà entendu au Muséum

Enfin, Le Parisien nous annonce que « le Conseil d’Administration du Muséum devrait se réunir en mai pour acter définitivement cette décision ». Visiblement, il paraît urgent de boucler le dossier, quel qu’en soient les conséquences, alors même que l’actuel Président, sur le départ, a eu 8 ans pour traiter la question des collections.

Rappelons qu’en mai, nous serons à trois mois de la fin de son second mandat et dans la phase finale de désignation de son successeur, période qui doit être celle de la seule gestion des affaires courantes. Belle transmission de patate chaude à son successeur, obligé d’assumer une décision bricolée à la hâte par un autre. Cela rappelle étrangement les réouvertures précipitées du PZP et du musée de l’Homme, dont nous subissons encore aujourd’hui les conséquences néfastes.

Décision unilatérale, précipitation et déni des instances

Ainsi les votes seraient scellés d’avance, sans qu’il n’y ait jamais eu de débats ni de consultation large ni d’avis sur le principe, que ce soit au Comité technique, au Comité Social d’Administration ou même au Conseil d’administration. La motion de mise en garde du Conseil scientifique sur la dangerosité de ce projet qui concerne l’ensemble des agents n’aura par ailleurs pas été entendue par le Président.

Après plusieurs années d’opposition à ce projet délétère, le SNIRS CFE-CGC et le Syndicat autonome des personnels du Muséum se mobiliseront jusqu’à son retrait. Il en va du Muséum, de sa raison d’être, de ses personnels dans leur ensemble et du statut de ses enseignants-chercheurs.

SNIRS CFE-CGC Muséum
Syndicat autonome des personnels du Muséum