Il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre

Un diagnostique évident… sauf pour l’administration ?

Le 21 mars, le cabinet Ezalen ("cabinet de stratégie et de conseil en management") était mandaté pour mettre en place "un dispositif d’écoute et de parole dans un contexte de changement au sein du Musée de l’Homme". De quel changement parle-t-on ? Avec 55% des agents en contrat à durée déterminée (CDD) et un très fort turn over, les équipes sont instables et sous-dimensionnées.
Comment s’étonner qu’avec une telle frénésie de renouvellement des équipes, dans laquelle la Direction a sa part de responsabilité, le sentiment d’incertitude des agents augmente quant à leur avenir et à la pérennité de leurs missions ? Comment s’étonner qu’avec 40% des équipes ayant moins de trois ans d’ancienneté, les structures paraissent à tous, y compris aux agents, instables et sous-dimensionnées ? Ce qui semble évident à tout un chacun y compris au cabinet Ezalen, semblerait échapper à la Direction des ressources humaines et à la Direction générale déléguée aux musées et aux jardins botaniques et zoologiques. Comment les agents peuvent-ils se sentir en confiance alors que même la direction du site a été limogée du jour au lendemain ?

La situation du musée de l’Homme : un malaise profond

Au musée de l’Homme, comme dans de nombreux services du Muséum, les projets pensés en haut lieu se multiplient, sans que les moyens humains, techniques et financiers ne soient alloués à proportion. La surcharge de travail augmente du fait de la multiplication des projets, du manque d’effectifs, de la perte de compétence consécutive au départ des agents. Les idées fusent mais on ne compte plus les projets qui échouent, alors que dans le même temps le nombre de visiteurs du parcours permanent reste dramatiquement bas.
Ce parcours permanent issu de la rénovation n’a pas rencontré son public, alors même que les expositions temporaires connaissent un réel engouement. Les deux premières années de fonctionnement de ce musée, où la médiation est essentielle, avaient permis de pallier ce problème grâce à une équipe de médiation et de conception de visites dynamique et impliquée. La décision prise en 2017 de ne pas renouveler un nombre important de CDD de médiateurs et de réduire l’offre de visites a logiquement eu des conséquences négatives.
Le Muséum est pourtant capable de mettre les moyens nécessaires pour stabiliser un service qui connait des difficultés. Il l’a prouvé récemment avec la multiplication des postes au sein de la Direction de l’Innovation Numérique et des Systèmes d’Information (DINSI).

Il est urgent d’agir et de mobiliser l’ensemble des acteurs

À plusieurs reprises ces dernières années, dans les instances, par communiqués etc., le SNIRS CFE-CGC et le Syndicat autonome des personnels du Muséum ont alerté la direction du Muséum. Nous avons relevé les dysfonctionnements, demandé une politique de l’emploi afin de stabiliser compétences et personnels, rappelé la nécessité d’une gestion du musée de l’Homme en adéquation avec les nécessités de développement de ce site, vitrine des sciences humaines au Muséum. Les agents eux-mêmes ont directement interpelé la direction et ont espéré que l’audit permettrait d’avancer.

Syndicats, personnels, cabinet d’audit arrivent à des conclusions similaires. Il est urgent d’agir avant que le site ne soit en péril. La première étape est d’informer en totale transparence l’ensemble des personnels.

Le SNIRS CFE-Muséum et Syndicat autonome des personnels du Muséum demandent :
– que les conclusions de cet audit soient communiquées en intégralité dès les prochaines réunions du Comité technique (CSA) et du Conseil d’administration du Muséum (CA).
– que la direction informe au plus vite l’ensemble de la communauté du musée de l’Homme des solutions concrètes et des moyens qu’elle entend mettre en œuvre pour remédier aux dysfonctionnements déplorés par tous ceux qui sont attachés à ce musée.

SNIRS CFE-CGC Muséum
Syndicat autonome des personnels du Muséum